Joyce Libakou, créatrice de la marque d'accessoires pour cheveux 'Laki', a eu l'opportunité de visiter l'exposition Fibres Africaines. Elle nous livre, le temps d'un podcast, son ressenti et les liens qu'elle entrevoit entre sa pratique de la coiffure et l'exposition.
"Le fait d'arriver et de voir la pancarte 'Fibres africaines' avec chaque tissu et chaque pays, j'ai trouvé ca magnifique. C'est bien pensé, on commence avec les tissus vraiment anciens pour aller vers l'avenir et on met en lien les différentes modes. En fait, j'ai aimé le travail qui a été fait derrière parce qu'il y a une volonté de faire les choses bien. (...) Et ça m'a juste rendu fière parce que j'ai appris qu'il y avait des tissus comme le Ndop au Cameroun qui étaient fait sur place et tout ce que ça impliquait : que c'était un tissu royal donc tout le monde ne pouvait pas le porter et je me suis dit en fait, oui, on a des tissus mais on ne le sait juste pas".
Joyce, accompagnée par notre médiateur culturel Danilo Lovisi, lors de la visite de l'exposition "Fibres Africaines" au Musée de la toile de Jouy.
"Ce patrimoine-là, on a du mal à se dire qu'on peut le valoriser, le montrer, le partager, peut-être parce que les gens pensent qu'il n'a pas forcément de valeur. On ne rencontre pas forcément de professionnels qui nous montrent qu'il y a tout ça, et c'est ça que je trouve super triste. Ce genre d'exposition 'Fibres Africaines', c'est ce qu'on devrait partager avec tellement de gens pour qu'ils comprennent que, peu importe d'où tu viens : tu as des belles choses à partager et à montrer et que tu as une culture. Tu as une culture tout simplement."
"Je suis française, fière de mon côté français mais très tournée vers l'Afrique. je suis passionnée par tout ce qui est cheveu, côté lisse, côté bouclé, mais surtout le côté afro qui, je pense, manque encore d'une image positive. C'est la raison pour laquelle j'ai créé ma marque de foulards qui s'appelle 'Laki'. Je vois vraiment un parallèle avec ce qui est fait à l'exposition dans la mise en lumière et la valorisation du textile parce que, dans Laki, ce que j'essaie de faire et de montrer c'est que, le cheveu, qu'il soit lisse, bouclé ou afro, il est beau. Ce qu'il faut c'est simplement savoir en prendre soin et ce qui est assez, compliqué et, c'est là où je vois le point commun avec le pagne c'est que, du fait de l'Histoire, notre cheveu à été mal perçu à un point où les gens qui me ressemblent refusent de le porter. Pourquoi ? Parce qu'ils se disent que ça ne va pas être professionnel, parce qu'ils vont se prendre des remarques. Et il y en a qui veulent aussi mais qui ne savent pas comment faire parce que, à la fin, je me rend compte qu'on ne connaît pas"
Vous pouvez également regarder nos précédentes vidéos "Fibres africaines chez vous" respectivement consacrées à la Robe Chemise de Ly Dumas, créé avec un voile de Mauritanie, et au tissus NTSHAK de la République Démocratique du Congo.
En attendant de visiter l'exposition, vous pouvez consulter le catalogue de l'exposition, disponible sur notre e.boutique.