En juin 2018, l’Espace Culturel Gacha a accueilli, à Paris, une délégation de rois africains d’Afrique de l’Ouest. Pendant, plusieurs jours, les chefs ont eu l'occasion de partager et d’échanger sur la valorisation, la protection du patrimoine africain et la mise en tourisme des territoires.
Visite d'une délégation d'autorités traditionnelles au musée du Quai Branly à Paris, 2018.
Dans la continuité de cet échange interculturel, notre chargé de programmation culturelle, Danilo Lovisi, a pu être accueilli par le roi des Bangoulap. Découvrez son témoignage dans notre podcast "Peintures murales du royaume de Bangoulap : de l’oralité à la visualité" qui retrace l’histoire et le besoin de protection de ces peintures.
Des techniques qui évoluent
Entre les premières fresques murales et celles contemporaines, des changements de techniques s'opèrent. Au départ, on utilise une palette de couleurs restreinte aux tons organiques et terreux : rouge, noir, ocre, jaune. Ces pigments sont réalisés avec des oxydes minéraux, de la boue, des coquillages, de la chaux, du fumier ou même du cuir naturel, des os d’animaux et, parfois, des épreintes d’oiseaux.
Aujourd'hui, on utilise notamment des peintures industrielles qui peuvent, certes, faire disparaître un aspect traditionnel, mais, également, multiplier les possibilités chromatiques avec du vert, du bleu et du violet.
Gauche et centre : fresques murales représentant la vie quotidienne de la Chefferie. Droite : représentation des notables revêtant des habits traditionnels.
Des thématiques qui persistent
Les thèmes les plus récurrents sont les moments clés de la vie : la naissance, les initiations, le mariages, les changements de statut et la mort. Les murs et façades des constructions à vocation religieuse sont aussi décorés. On y retrouve également les événements historiques de chaque localité, rehaussant les valeurs de courage, sagesse et la force des rois, reines et notables.
Gauche : détail des peintures. Droite : représentation de la sortie du Roi accompagné d'un notable.
Ces peintures et symboles gravés sur les murs transforment les mémoires individuelles en mémoires collectives, l’anecdote en histoire et l’oralité en visualité.